J'étais le journaliste Yves Mourousi. Je viens parler de certaines choses et je remercie de pouvoir le faire, c'est incroyable tout ce qu'on oublie et comme on galère quand on essaie d'être soi dans une vie, enfin moi j'ai réussi à ne pas trop me laisser impressionner par des puissants, juste parce qu'ils étaient patrons et qu'ils avaient du fric: j'ai plu assez aux téléspectateurs pour ne pas me faire virer trop facilement, même si je suis parti de la première chaîne à un moment: j'aurais au moins le mérite de ne pas avoir été faible, de ne pas m'être laissé impressionner: j'en ai eu des remontrances et des menaces même; l'attentat était contre moi oui, mais n'en parlons pas. Ce n'était pas une organisation, c'était le fait d'un homme isolé et malsain, d'ailleurs il a mal fini et s'est fait assassiner alors...
Le seul moment de faiblesse outre que je suis mal né finalement malgré la filiation par ma mère, et que j'en ai porté le poids toute ma vie, d'avoir été sans père, c'est quand j'ai dû élever ma fille seul, et ne pas lui montrer mon désarroi.
Alors j'ai un peu cafouillé aussi professionnellement, mais je n'ai jamais vraiment abandonné, car vivre un deuil c'est personnel et on prend le temps dont on a besoin.
Ce n'était pas seulement ma personnalité qui tentait de faire lâcher dès qu'il s'agrippait le désespoir, quel grand mot, ma souffrance profonde en tout cas, avec laquelle j'arrivais à vivre, j'ai à ce propos eu des moments si plaisants, la vie nous donne ce moyen d'être heureux en accord avec soi, ce n'était donc pas seulement ma personnalité de trublion un peu, non, j'avais ce devoir de ne pas donner l'importance à ce monde qui prenait place, pourtant devant annoncer des choses graves, pourtant devant visionner des horreurs, pourtant devant juger trancher diffuser, et justement peut-être aussi à cause de cela, il fallait montrer que la vie ce n'était pas pleurer dans les chaumières, en tout cas moi j'avais cela de me souvenir que la joie contrecarre la peine toujours: oui toujours!
Malgré le monde et les souffrances, les inégalités, comme de Gaulle justement avoir le courage de se lever seul face à ce monstre de guerre et de mort que peut représenter une humanité en dérive.
Je sais bien qu'il ne faut pas se voiler la face et rire de tout, enfin ça ne veut pas dire se morfondre et rester inactif complètement: écouter, écrire, rire, voir son enfant, l'innocence de l'enfant, vouloir lui apprendre mais préserver son innocence le plus possible: j'ai été confronté à tout dans ma vie, et c'est cela l'enjeu de vos vies, d'être confronté à tout et de voir que la joie et l'amour gagne toujours, et que le mal recule mes amis, même si vous doutez encore ce qui est normal, vos informations du monde entier seront obligées de faire part de choses qu'il ne sera plus possible d'étouffer, c'est en cela que je viens donner ce message, car beaucoup attendent un monde meilleur, et non pas que vous qui êtes "spirituels" ou médiums, non: beaucoup incultes par exemple se posent les questions essentielles et rêvent un monde meilleur pour l'avenir, voire cherchent de réelles solutions, tandis que certains ayant trop lu et tant de bêtises bien tournées, pardon mais c'est vrai, ne réfléchissent en vrai pas tellement, en tout cas pas en accord avec un dépassement de leur petite personne, ou de leurs "biens", ayant des moyens parfois énormes et ne faisant rien!
Je n'ai jamais été impressionné par untel parce que tel titre il avait, telle place il occupait dans la société, j'ai toujours cherché à voir les gens dedans, y compris le mec ivre au bar qui déblatère des bêtises par jeu de révolte, et qui montrant son coeur pouvait vous toucher profondément: j'ai toujours su ça, et je le saurai toujours.
La suite du message étant pour Eleonora personnellement, elle ne me l'a pas transmis.
